Couverture territoriale — Elle constitue un des problèmes majeurs pour le développement du notariat en Guinée. En effet, environ 80% des notaires du pays sont installés dans la capitale, Conakry. Cette centralisation prive une large frange de la population de services notariaux essentiels. De nombreux actes sont établis de manière informelle, ce qui fragilise la sécurité juridique des transactions et contribue à la prolifération des contentieux.
Concentration de services — Plusieurs raisons expliquent cette situation. D’abord, la concentration des services publics dans la capitale. Par exemple, le guichet unique pour la création des entreprises, le registre de commerce ou les bureaux de la conservation de la propriété et des droits fonciers ne sont pas représentés dans les Préfectures. Par ailleurs, dans plusieurs préfectures et sous-préfectures, l’absence de connexion Internet fiable, de bureaux adaptés pour la sécurisation des actes authentiques voire d’électricité rend très difficile l’exercice de la profession. Enfin, le faible dynamisme économique et revenu de la population, limite la clientèle potentielle. Ces conditions rebutent les jeunes notaires qui préfèrent attendre parfois plusieurs années une autorisation d’implantation dans la capitale.
Transformer les pratiques — Face à cette situation, la Chambre des notaires de Guinée recommande plusieurs actions, à commencer par la déconcentration des services publics et l’affectation d’un personnel compétent. Des avantages fiscaux, des subventions à l’installation et la mise à disposition de locaux sécurisés font aussi partie des pistes. Autre impératif : garantir aux notaires, le monopole de la fonction notariale dans ces zones. Enfin, une planification concertée permettrait de nommer les notaires là où les besoins sont les plus criants. Une réforme ambitieuse et indispensable pour garantir à tous les citoyens, où qu’ils soient, un accès équitable à des services notariaux de qualité !